Le service militaire des chemins de fer (SMC)
Retour sur la présentation du 20 novembre 2019
Quand l’armée voyage en train
L’invention de la machine à vapeur et le développement du chemin de fer qui en a résulté ont également eu des répercussions pour l’armée suisse. Hans-Kaspar Dick, ancien commandant du service militaire des chemins de fer (SMC), a raconté à Thoune l’histoire de sa troupe.
Le voyage qu’il a effectué à travers l’histoire était d’un genre particulier. Il a débuté par la machine à vapeur, les premiers chemins de fer et leur utilisation rapide au sein de l’armée pour se terminer à l’époque actuelle qui voit le service militaire des chemins de fer occuper un effectif de 18 officiers. Hans-Kaspar Dick, qui était employé par les CFF pendant sa carrière et qui fut commandant du SMC pendant plusieurs années, a expliqué le fonctionnement du SMC à la soixantaine de participants intéressés. Pendant toute la période active du SMC, la particularité était que les employés de différentes entreprises ferroviaires étaient militarisés en cas de guerre et devaient réaliser leur travail habituel en uniforme. Le système de milice à l’état pur !
Le premier transport militaire remonte à 1849 entre Schönenwerd et Berne. Le nouveau système de transport a dû véritablement faire ses preuves au moment des mobilisations de 1870 et de 1914. Au cours de la Première Guerre mondiale, ce sont au total 6,2 millions de militaires, 50 000 chevaux et deux millions de tonnes de matériel qui ont été transportés. Avec ses horaires de guerre préparés, les chemins de fer ont aussi joué un rôle déterminant pour la mobilisation en 1939. Pendant cette période, les CFF ont même acheté eux-mêmes des pièces de DCA et des munitions afin de protéger leurs propres barrages et centrales électriques stratégiques !
Le SMC a été supprimé en 2003 et n’a pas été remplacé. Un organe de coordination entre l’armée et les CFF a été recréé sept ans plus tard. Aujourd’hui, la capacité de coordination du transport ferroviaire est surtout présente dans la base logistique pour, par exemple, transporter des véhicules lourds blindés vers les places de tir. Au sein de la troupe, les connaissances et l’expérience pratique pour effectuer le chargement de trains, p. ex. avec des véhicules blindés, ont été en très grande partie perdues. Actuellement, 18 « officiers des chemins de fer » sont encore actifs pour s’occuper des questions de transport militaire par le rail. Il ressort toutefois des dernières investigations du conférencier Hans-Kaspar Dick que les détails des compétences doivent encore être réglés entre l’armée, les chemins de fer fédéraux et l’Office fédéral des transports…
Fotos: Markus Hubacher Spiez